- 4/5 – Le Berlin des années 30.
Cabarets de Berlin (1914-1930). 4/5 – Le Berlin des années 30.
Article paru dans Cause commune. 1976/1 ” Les Imaginaires ” -10/18 – 1976
Wilkommen,
Bienvenue, Welcome
To the cabaret. Is life disappointing ?
Forget il. In here life is beautiful.The
girls are beautiful. Even the orchestra
is beautiful. There are no problems in
the cabaret.
(extrait du film : Cabarets. Adieu Berlin)
Malgré tous les témoignages que l’on peut lire – nouvelles, récits autobiographiques, souvenirs (15) – il est difficile de donner une image exacte de l’étonnante atmosphère qui régnait alors à Berlin. La ville est de longue date un carrefour artistique, littéraire et politique. Il y a le Berlin de la bourgeoisie et celui des ouvriers, le Berlin des émigrés russes et celui des soviétiques, avec Biely, Ehrenburg, Maïakovski, Essénine qui se disputent dans les cafés. Mais ce qui frappe le plus dans toutes ces descriptions, c’est la misère croissante qui affecte la grande capitale. La crise économique qui a commencé en Octobre 1929 n’a cessé de s’aggraver. L’industrie est durement touchée, dans toutes les villes les chômeurs se comptent par millions. L’année 1923 a été appelée en Allemagne « l’année inhumaine », pourtant l’année 1930 semble aussi terrible (16). Le Cabinet Müller démissionne le 27 mars, les gouvernements se succèdent sans parvenir à rétablir la situation. Le 30 mars 1930, le déficit de l’Allemagne est de 700 millions. Le parti nazi commence son ascension fulgurante en ralliant les chômeurs, les paysans, la petite bourgeoisie et une partie des ouvriers. Pour beaucoup, il apparaît comme la seule possibilité de sauver l’Allemagne de la misère. Le slogan hitlérien Deutschland erwach – » Allemagne réveille toi ! « - est lourd de signification. C’est l’époque duBerlin Alexanderplatz de Döblin, dont le héros Franz Biberkopf, sortant de prison, cherche désespérément à redevenir honnête dans la misère, dans un monde de camelots, de prostituées, de souteneurs, attiré par les meetings communistes et les réunions nazies. La violence s’empare des rues. Depuis le 9 juillet 1930, le Front National regroupe les Nationaux-Allemands, le Casque d’Acier , le parti national-socialiste, la ligue pangermaniste. Les nazis se livrent à des campagnes d’agitation et à des provocations continuelles. Hitler multiplie les meetings et les rencontres avec la foule. Devant les cabarets, on vend le Völkischer Beobacht et à l’intérieur, les premiers nazis en uniforme font irruption (17) .
La crise économique a frappé l’Allemagne avec une violence extrême. Dépendant en grande partie de ses exportations, l’industrie allemande est bloquée. Les millions de chômeurs ne consomment plus et l’on en compte en 1930, 4 357 000. Ce sont les jeunes ouvriers qui sont le plus durement frappés et les autres ne peuvent apprendre un métier (18). La chute du Cabinet Müller marque la fin du système parlementaire. Pourtant la crise économique et sociale ne ralentit pas l’activité artistique, au contraire. Jamais les cabarets n’ont été aussi nombreux. Beaucoup cherchent à fuir, dans la frénésie des plaisirs, la misère. C’est l’époque des bals masqués si nombreux dans Berlin et que fréquentait Brecht lui-même, avec dans ses poches le manuscrit de Tambours dans la nuit. La soeur de l’architecte soviétique El Lissitsky a admirablement résumé cette atmosphère en disant qu’un kilo de pain coûtait un million de marks et une fille, une cigarette. Partout, on assiste à la même décomposition des valeurs. Au cinéma, c’est la lutte entre l’influence de l’expressionnisme, le fantastique, le calligarisme qui caractérisent les premiers films allemands et la Neue Sachlichkeit , la » nouvelle objectivité » défendue par celui que l’on appelle Pabst-le-Rouge. Ilya Ehrenburg a raconté dans ses Mémoires, l’étonnement qu’il ressentait en voyant les Berlinois s’engouffrer dans les cinémas pour y voir le Cabinet du Dr Caligari . Que dire des films sentimentaux de Lubitsch, et surtout des films d’éducation sexuelle véritables navets pornographiques, que l’on passe sous prétexte de prévenir le public contre les dangers des maladies vénériennes.
Lotte Eisner dans son beau livre l’Ecran démoniaque et Siegfried Kracauer dans son étude De Caligari à Hitler ont trop bien décrit le cinéma de cette époque pour que l’on tente de le résumer ici. Dans tous les films, la misère devient obsédante. Qu’il s’agisse du Berlin Alexanderplatz, tourné en 1931, de La Rue (Die Strasse 1923 réalisé par Karl Grüne), de la Rue sans joie (Die freudlose Gasse réalisé par Pabst en 1945), le Dernier fiacre de Berlin (Berlin, Symphonie einer Grosstadt ), la Tragédie de la Rue (Dirnentragödie réalisé par Bruno Rahn en 1927), Asphalt (réalisé par Joe May en 1929) De l’autre côté de la rue (Jenseits der Strasse réalisé par Leo Mittler en 1929), Notre pain quotidien (Unser Täglisches Brot) réalisé par Phil Jutzi en 1929, de l’Opéra de quat’sous (Die Dreigroschenoper réalisé par Pabst en 1931), de M. le Maudit (Meine Stadt sucht einen Mörder réalisé par Lang en 1931), de Kuhle Vampe, réalisé par Slatan Th. Dudow en 1932, on retrouve les mêmes images de la ville, les mêmes paysages de misère, de détresse que soulignent admirablement les ruelles inquiétantes éclairées de vieilles lanternes, les clairs-obscurs, les escaliers, les arrière-cours. Tous ces films rendent omniprésentes la crise sociale et la crise morale qui ravagent l’Allemagne. Le film de Pabst la Rue sans joiequi décrit la ruine des petits épargnants à Vienne est sans doute le plus symbolique. L’auteur du roman dont le film est tiré, Bettauer, qui montrait comment une jeune fille était conduite à la prostitution pour aider sa famille ruinée, fut assassiné, un soir dans les rues de Vienne, par des lecteurs irrités. Même la beauté de Greta Garbo, dont ce fut le premier film, ne peut faire oublier la misère sordide qui règne à Vienne, les files d’attente devant les magasins, le désarroi de toute une société.
Image extraite de Kuhle Vampe de Dudow et Brecht
Cette décomposition des valeurs bourgeoises ne cesse de hanter tous les films de cette époque, qu’il s’agisse de la prostitution évoquée par Léo Mittler dans De l’autre côté de la rue, de la lutte que mène le petit garçon pour sauver une prostituée, du policier qui tombe amoureux de la fille qui accepte de se prostituer pour sauver son père ruiné, de la Rue sans joie de Pabst, mais aussi de Fräulein Else (réalisé par Paul Czinner en 1929) et dont le thème est pratiquement identique, de la Tragédie de la rue, ou encore des films qui montrent l’effondrement de tout un système de valeurs comme les deux films de Pabst Lulu et Journal d’une fille perdue ou l’Ange bleu de Sternberg, où la femme – Louise Brooks et son sourire enfantin, Marlène Dietrich et la vulgarité provocante qu’elle affiche dans le personnage de Lola – apparaît comme le principe corrosif de la morale tout entière.
L’escalier de La Rue sans joie avec Greta Garbo
Assez étrangement, le crime semble exercer sur le public de cette époque une extraordinaire fascination. Après les monstres du Cabinet des figures de cire, Nosfératu le Vampire, Homonculus, le Golem, monstres légendaires, c’est le petit-bourgeois qui apparaît lui-même criminel et la pègre est l’envers d’une société en décomposition. Les vrais criminels ne sont pas ceux que l’on recherche. Lang a raconté plusieurs fois une étonnante anecdote sur le tournage de son film M. le Maudit. Comme le Cabinet du Docteur Caligari avait été lancé à grand renfort de publicité, par une série d’inscriptions que l’on pouvait lire sur les murs et les kiosques de Berlin » Vous devez devenir Caligari « , un entrefilet parut dans les journaux, annonçant le titre provisoire du nouveau film de Lang : Mörder unter uns (le Meurtrier est parmi nous). Lang reçut immédiatement de nombreuses lettres de menaces et on lui refusa la permission d’utiliser le studio de Staaken pour tourner son film. Lorsqu’il demanda au directeur du studio » Pourquoi cette incompréhensible conspiration contre un film sur l’assassin d’enfants Kürten de Düsseldorf « , celui-ci sourit et reconnut le malentendu. Rayonnant il lui remit les clefs du studio. En discutant avec l’homme, Lang l’avait pris par son revers et s’était rendu compte qu’il portait un insigne nazi. Le titre du film » l’assassin est parmi nous » avait laissé craindre qu’il s’agisse d’un film contre les nazis…
Quant à la pègre, elle est présentée sous un jour plutôt sympathique. Est-il besoin de rappeler que le livre d’Ernst Jünger, Der Arbeiter, l’un des plus importants et les plus caractéristiques de la confusion idéologique qui règne alors, affirme dès les premières pages : « Mieux vaut être criminel que bourgeois. » La police, qui s’efforce de découvrir l’assassin d’enfants, ne parvient pas à le capturer. Elle perquisitionne dans les bas-fonds, dérangeant les activités de la pègre, si bien que celle-ci organisée en gang de criminels et en syndicat de mendiants – thème repris de l’Opéra de Quat’sousprécise Kracauer – organise elle-même la chasse à l’homme. Et le tribunal qui juge le meurtrier, avant que la police n’intervienne, n’est pas dénué d’humanité. Quant au meurtrier lui-même, c’est un homme comme les autres, gras et efféminé, qui chaparde des pommes aux étalages. Que dire du climat morbide qui caractérise les nouvelles d’Hanns Heinz Ewers, de sa fascination pour le crime, le sang, la mort et qui exprime à sa façon l’imaginaire de toute une partie de l’Allemagne ?
Ces éléments morbides se retrouvent dans les spectacles de cabaret. A Berlin, c’est le triomphe du music-hall. Rudolph Nelson a introduit, dès 1919-1920, cette passion pour le music-hall, qui va s’amplifier au cours de la crise. Les bourgeois sont agressés, choqués mais finalement fascinés par les lumières, les costumes, les décors et surtout par les filles de plus en plus déshabillées qui sont sur scène. L’un des spectacles les plus célèbres de l’époque Total Manoli est intermédiaire entre la revue de music-hall et le numéro de cabaret. En 1923, Berlin s’est enthousiasmé pour Joséphine Baker et son succès est si grand que les numéros de nus se multiplient. Nelson possède son propre cabaret et fait appel à Friedrich Holländer pour monter Der Rote Faden avec Margo Lion et Marlène Dietrich, alors très peu connue. Bientôt ces chansons de cabaret seront fredonnées dans tout Berlin. Le nu, l’érotisme, la satire politique et l’exotisme se disputent à présent la scène. Dans Zahlen, bitte (Payez, s’il vous plaît ), plusieurs scènes – espagnole, anglaise, japonaise, française – sont juxtaposées. Holländer, qui composa les chansons les plus belles et les plus célèbres d’alors, est l’un des personnages les plus représentatifs de cette sensibilité. Son cabaret « Tingel-Tangel » (Piano mécanique) remporte un immense succès. Lors de la première, Marlène Dietrich qui est dans la salle, monte sur la scène pour le féliciter et, sous les acclamations du public, elle s’assied au piano et chante Ich bin von Kopf bis Fuss auf Liebe angestellt que Holländer a composé pour l’Ange bleu. Son départ pour les Etats-Unis avec Sternberg sera un traumatisme pour tous les Berlinois.
Beaucoup de spectacles sont ambigus: dans la revue Spuck in der Villa Stern, un célèbre personnage, le baron de Munchhäusen, porte le masque de Hitler. En 1932, dans l’avant-dernière revue Höchster Eisenbahn , Holländer met en scène un train de nazis qui traverse toute l’Allemagne, s’arrêtant dans les villes et les villages, racontant des plaisanteries et ralliant à eux les petits-bourgeois et les paysans. Sinistre image de l’époque : la République de Weimar entre dans son agonie. En 1932, Holländer devra fermer son cabaret et partir aux Etats-Unis. Ce qui frappe, c’est à quel point ces cabarets font partie intégrante de la vie berlinoise et combien leurs spectacles reflètent les rêves, les angoisses, les fantasmes de toute une époque. Das Intime Theater est spécialisé dans les revues érotiques et scandaleuses, le Krummel Spiegel (Miroir déformant) propose toujours des sketches antimilitaristes, le Stregreif Theater est fréquenté par les artistes. Au « Kabarett des Komiker « , on applaudit des revues antinazies alors que les nazis s’apprêtent à prendre le pouvoir et tiennent la rue. Souvent, ce cabaret donne des représentations au profit des artistes au chômage ou qui n’ont plus le droit de monter sur scène parce qu’ils sont juifs ou communistes. Mais son directeur, Robitcshek, après avoir tenté de s’exiler à Vienne, sera assassiné par les nazis, lors de l’Anschluss. on raconte qu’à Berlin, chaque perversion sexuelle pouvait trouver son cabaret. Homosexualité, masochisme, mais aussi, goût du morbide exacerbé. Otto Strasser, dont le frère Grégor Strasser, plus tard assassiné par Hitler, appartenait à « l’aile gauche » du parti nazi, évoque dans ses Mémoires (19) ce climat :
« La culture allemande, les moeurs, la littérature, le théâtre et le film devaient se ressentir de cette période dangereuse et troublée où la morale sombrait, dans un besoin d’oubli, de griserie, de sensations violentes et de plaisirs excentriques.
Les clubs de nuit surgirent comme des champignons après la pluie; des danseuses nues s’exhibaient aux applaudissements d’un public ivre de vin et de lubricité. C’était l’époque des sadiques morbides, de l’amour dans un cercueil, du masochisme le plus cruel, des maniaques de tous genres; c’était l’âge d’or des homosexuels, des astrologues, des somnambules. « Personne, certes, n’a oublié les retentissants procès du monstre Kürten et du vampire de Düsseldorf, Haarmann (20). «
C’est toute l’Allemagne qui est plongée dans cet état de somnambulisme. Pourtant, à Berlin surtout, on apprécie cette « divine décadence » comme l’affirme Sally Bowles, l’héroïne du roman d’Isherwood Good Bye to Berlin, chanteuse de cabaret qu’Isherwood semble avoir effectivement connue à cette époque et qui vit peut-être encore. Malgré certaines outrances, le film Cabarets a le mérite incontestable de nous montrer, même grossis, certains traits caractéristiques de cette époque. Sally Bowles, la chanteuse de cabaret qui rêve de se faire remarquer par Max Reinhardt ou de rencontrer Emil Jännings, avec ses ongles verts, ses chansons tristes, sentimentales, provocantes, est heureuse de vivre cette décadence et cet effondrement des moeurs auxquels elle trouve un « charme fou ». Le présentateur, au visage maquillé en blanc, aux yeux sardoniques et parfois cruels, les cheveux rejetés en arrière à la Rudolph Valentino, encourage les clients à oublier leurs soucis car » la vie est un cabaret « . Face à la scène, un tourbillon d’images, un public composé de bourgeois, d’aristocrates décadents, d’homosexuels, qui traversent cette décomposition morale avec indifférence tandis que l’emprise des nazis devient toujours plus forte.
En 1933, les cabarets n’ont que peu de ressemblance avec ce qu’ils furent pendant la République de Weimar. Les seuls artistes qui demeurent à Berlin sont des sympathisants nazis, souvent médiocres, et quelques artistes des » anciens cabarets » qui continuent à lutter contre Hitler, sur les planches, avec les armes traditionnelles du cabaret : la satire sociale, l’humour et l’ironie. La plupart des artistes qui ont fait la célébrité des cabarets de Berlin se sont réfugiés en Suisse, en Grande-Bretagne, en Autriche – quand c’était encore possible – ou aux Etats-Unis. La satire devient pratiquement impossible : dès qu’un spectacle attaque Hitler et les nazis, on assiste à l’intervention brutale et sanglante des S.A. sur la scène. Ces interventions ont provoqué la panique et la plupart des directeurs de cabarets ont renoncé à permettre les numéros qui risquaient de provoquer des incidents avec la N.S.D.A.P. Certains artistes songent à créer des cabarets privés, clandestins. Loin de renoncer à attaquer les nazis, ils intensifient la propagande antifasciste. Dans d’autres cabarets, c’est la bourgeoisie réactionnaire qui triomphe.
Démission du cabaret, de sa tradition politique face à la montée des nazis ? Sans doute. Mais comment ne pas évoquer les artistes qui, solitaires, continuent le combat alors que beaucoup d’entre eux ont déjà été envoyés en camps de concentration, ces camps que Karl Valentin continue à dénoncer avec son humour grinçant, à Munich, en plein fief national-socialiste. Que dire de Claire Waldorff qui continue à se produire chez elle parce que le ministère de la propagande a interdit à tous les directeurs de l’engager. On raconte que lors de son dernier spectacle en public, des membres de la jeunesse hitlérienne s’étaient levés et avaient crié aux spectateurs : » Allemands, Allemandes, allez-vous écouter ça ? » et elle répondit : » Ils sont là pour ça « . Alors, elle chanta une chanson interdite » On l’appelle Herman « , qui ridiculisait très vraisemblablement Göring et elle ajouta : » Ce n’est pas moi, c’est le peuple qui a écrit le refrain « .
Les vedettes du cabaret berlinois semblent disparaître ou s’éteindre. Marlène Dietrich est aux Etats-Unis. La plupart des chanteurs sont en exil. La nouvelle génération de vedettes vient du cinéma. Paula Negri rend populaire la comédie musicale – genre qui va s’épanouir sous le IIIème Reich – mais surtout Zarah Leander qui devient la vedette la plus populaire, d’autant plus qu’elle est lancée à grand renfort de publicité par le parti nazi pour remplacer Marlène Dietrich. Zarah Leander, qui joua dans la plupart des films commerciaux de l’époque hitlérienne, bien que d’origine suédoise, avait chanté sans grand succès à Berlin dans les années 30. Sa voix rauque, prenante n’avait pas le charme de celle de Marlène et ses chansons (21) . Kann denn Liebe Sünde sein, Der Wind hat mir ein Lied erzahlt, Jede Nacht, ein neues Glück; Yes Sir! Von der Pusta will ich träumen Ich steh’im Regen composées par Balz, Benatzky, Brühne ne sont que des mélodies sentimentales, souvent un peu ridicules.
Le IIIème Reich n’a produit aucun auteur de l’envergure de Tucholsky, Holländer, Karl Schnog, Erich Weinert, Erich Kastner et le cabaret allait progressivement être remplacé par la comédie musicale cinématographique. Pourtant l’agonie du cabaret fut assez longue.
Jean-Michel PALMIER.
(16) Il est impossible d’évoquer longuement dans le cadre de cette étude la situation politique et économique de l’Allemagne. L’ouvrage de référence qui donne l’analyse la plus complète de cette situation est celui de Gilbert Badia : Histoire de l’Allemagne contemporaine, 2 vol. Editions Sociales. CF. aussi la thèse de Pierre Broué : Révolution en Allemagne( Edition de Minuit, 1971).
(17) Le film Cabarets. Adieu Berlin contient plusieurs scènes historiquement exactes qui reflètent bien ces années. Au début du film, on assiste à un incident caractéristique : un S.A. en uniforme est chassé du cabaret par le directeur. Beaucoup d’entre eux, en effet, refusent de servir « ces gens là » et de les accepter en uniforme. Peu de temps après, le même directeur est frappé à mort par les nazis, par représailles, et les dernières images du film, tandis que la caméra balaye, avec flou, la salle, montrent très nettement, aux premiers rangs, un nombre impressionnant de brassards à croix gammées. Plusieurs scènes de rues sont aussi exactes.
(18) C’est ce que montre le beau film de Brecht, Kuhle Wampe.
(19) Hitler et moi, Grasset.1940.
(20) Ibidem, p. 33.
(21) La plupart des chansons de Zarah Leander ont d’ailleurs été rééditées (Zarah Leander. Der Wind hat mir ein Lied erzählt. Odéon. C 148- 3005-/57 et Die grossen Film-Schleger, Ariola).Sévèrement critiquée après la guerre pour ses sympathies pour le régime nazi (on la vit souvent dans les tribunes avec Hitler), Zarah Leander a été réhabilitée et son 70ème anniversaire a été fêté par la télévision allemande.
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