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Notes de lecture : Les logiques de l’inconscient de Michel Neyraut

Les logiques de l’inconscient de Michel Neyraut
Hachette – 216 p.,

michelneyrault.jpg Michel Neyraut

Article paru dans Les Nouvelles Littéraires N° 2642 du 29 juin au 5 juillet 1978.

Du rêve au mot d’esprit en passant par les fantasmes, l’inconscient ne cesse de se manifester dans une multiplicité de logiques qui semblent défier toute réduction. S’il ignore le temps, la négation, la mort, l’invraisemblance, il est pourtant, le lieu où se produit un sens qu’il donne, comme une énigme, à déchiffrer.

Michel Neyraut a tenté sinon de présenter, du moins de nous rendre sensible cette étrangeté fondamentale en s’interrogeant sur les liens qui existent, dans l’inconscient, entre le sens, la temporalité, la causalité. La construction assez impressionniste de son essai sacrifie souvent la clarté de l’exposé au profit de thèses, d’intuitions d’idées que l’auteur présente dans une logique qui, elle aussi, n’est pas toujours simple à déchiffrer.

En fait, il s’agit d’une promenade philosophique et psychanalytique à travers les objets, les rêves, les souvenirs (y compris ceux de l’auteur), les textes de Freud et les oeuvres littéraires, qui s’efforce de faire sentir les mécanismes fondamentaux de cette pensée inconsciente qui parle en nous plus que nous la parlons. L’auteur insiste sur la pluralité des logiques, le rôle des métaphores et des éléments temporels, essayant de décrire différents modes d’organisation de l’inconscient et leur fonctionnement. Mais aucune affirmation ne se veut définitive, l’analyste, comme le rappelle Michel Neyraut, étant à l’écoute d’un discours « qui s’énonce sur le divan et dont on attend avec une impatience renouvelée qu’il veuille bien confirmer ce qu’on pense de lui « .

L’intérêt du livre tient sans doute à la diversité des approches et des éclairages : psychanalytique, mais aussi philosophique – et à la diversité des objets qu’il se propose d’étudier. On écoute à travers lui non pas une seule voix, mais de multiples voix brisées qui nous parlent à chaque instant de différents lieux, en différentes langues et de différents objets. L’auteur affirme que derrière cette apparente « cacophonie » il est possible de trouver sinon un ordre semblable à celui du discours conscient, du moins « une petite logique de nuit « . On reste pourtant sceptique à l’égard de nombreuses interprétations qu’il propose, en particulier lorsqu’il tente d’élucider son obsession des cadrans solaires et ses propres rêves.

Jean-Michel PALMIER.

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