Article paru dans Les Nouvelles Littéraires N° 2832 du 14 au 21 avril 1982
Le Bouddha éternel écoute du Rock sur son Walkman.
Invité par la Fondation du Japon à découvrir la culture japonaise, je visitais les sanctuaires d’Ise, non loin de la côte qui sert de décor à plusieurs romans de Mishima. Le brouillard –ce brouillard dont on croit qu’il n’existe que dans les films japonais – dissimulait presque, sous les cèdres, les constructions de bois aux poutres recouvertes de dorures, les vieux toits de chaume des temples shintoïstes. Hormis ces vieilles constructions, il n’y avait rien à voir : seulement ces barrières de bois délimitant des enceintes et cette splendide forêt sous la brume. Nous n’étions que deux devant ces sanctuaires. Un japonais d’une quarantaine d’années m’adressa la parole. Il m’expliqua comment saluer ces divinités, les « kami ». Je devais m’approcher de la barrière, me recueillir, lancer une pièce de monnaie, frapper des mains et saluer. Je lui expliquai qu’en agissant ainsi je craignais de le « singer » et d’être ridicule. « Aucunement, me répondit-il, vous êtes au Japon, saluez nos dieux comme nous. » Mais quels dieux ? Comment s’y reconnaître dans cette cosmogonie où presque tous les éléments sont des dieux ?
L’homme qui me parlait des « kami » comme de réalités évidentes était un scientifique. Et il n’y avait pour lui rien de contradictoire dans ces deux visions. Ou plutôt nos conceptions de la contradiction et de la rationalité divergeaient. Quiconque séjourne au Japon est sans cesse frappé par cette évidence. Notre logique s’épuise vite à comprendre la sensibilité et la culture nippones. Les Japonais ignorent notre besoin de rationalisation et de synthèse. Ils peuvent vivre des réalités contradictoires sans pour autant en être affectés. Opposer deux Japons, un Japon traditionnel, celui des films et des romans de Kawabata, au Japon technologique dont on nous brosse sans cesse un portrait apocalyptique, est un faux dilemme. Les deux sont extrêmement unis, indissociables, et se superposent.
La vie quotidienne, les productions culturelles de ce Japon technologique décrit comme une véritable fourmilière humaine, une gigantesque fabrique de transistors, de motos, d’appareils photographiques et de gadgets électroniques, ébranlé par des tremblements de terre, sont à peu près incompréhensibles sans la religion. Ou plutôt les religions. Le shintoïsme , la plus archaïque d’entre elles, apparaît comme un véritable animisme.
Le temple existe : le Japonais y va
Les temples ne sont pourtant pas de simples lieux de promenade. Les Japonais ne théorisent pas sur l’existence des « kami » : c’est une manière de structurer leur univers. Même les jeunes cadres se marient dans les temples shintoïstes, y conduisent leurs enfants. Ils honorent, à travers les « kami », un certain respect de la nature et de la vie.
Le bouddhisme, lui, est venu par la Chine et la Corée, dans le Japon du IVème siècle, en même temps que les caractères chinois. C’est davantage une vision du monde qu’une religion. San doute la plupart des temples de Kyoto sont-ils avant tout des musées. Les bonzes japonais eux-mêmes ressemblent parfois plus à des fonctionnaires, chargés des cérémonies et des urnes funéraires, qu’à des prêtres. Ils n’ont rien de commun avec ceux de Thaïlande, maigres et marchand pieds nus dans la boue, l’épaule dénudée sous leur robe orangée. Ils fréquentent les bars, roulent en voiture, regardent la télévision en buvant du whisky. Les Japonais qui visitent ces temples s’y font photographier en groupes, indifférents, ou presque, aux trésors artistiques qu’ils recèlent : le temple existe, le Japonais vient pour s’y recueillir. Il sait aussi qu’on l’y conduira après sa mort. A Koya San, nid de temples et de monastères en pleine montagne, on ne peut être hébergé par les bonzes et participer aux rites comme n’importe quel bouddhiste. Pourtant, on n’est pas peu surpris de voir, derrières les anciennes calligraphies zen, des postes émetteurs qui relient les temples entre eux. Le sommet de la pagode, symbole de la tombe du bouddha, recèle une antenne à longue portée. C’st là, à Koya San, que repose l’âme du moine Kobo Daishi qui, après son voyage en Chine (804-806), jeta sur cette montagne les bases de sa doctrine. C’est là qu’elle attend « le retour de Bouddha éternel. »
Impossible d’aborder la culture japonaise sans tenir compte de cet étrange sentiment religieux. Ces hommes, qui ignorent presque tout de l’histoire de leur religion et ne croient pas en des dieux, ont le cœur religieux. C’est de cette rencontre entre le bouddhisme et le shintoïsme que sont nés leur sentiment de la mort, de la précarité des choses, leur passion pour ces fleurs de cerisiers qui éclosent et meurent en un jour, leur culte de la beauté de l’éphémère, celle du quotidien et le respect que leur inspire une nature enforme d’arbres nains taillés avec amour ou de forêts entretenues comme des jardins. Du bouddhisme vient aussi ce sentiment de la continuité des êtres qui pousse les japonais à élever des grillons en pleine gare, à quelques pas du shinkanson, afin que leurs chants réjouissent les voyageurs.
De l’Ukiyo-E au rock’n roll
Et l’art japonais lui-même – qui enthousiasma les Goncourt, Gauguin, Van Gogh, Cézanne et Toulouse-Lautrec, ces estampes qui frappèrent par leur audace et leur tracé, qui ignorent la culpabilité du sexe et du pêché originel – l’Ukiyo-é, est une vieille expression bouddhiste qui signifie les « images d’un monde flottant ».
La tradition n’est pas morte. Elle sous-tend la modernité et la rend possible. Les valeurs se sont seulement transformées. Entre les gratte-ciel se déroulent les cérémonies millénaires. Des étudiantes continuent à apprendre l’art floral, l’ikebana, et la cérémonie du thé. Les filles mettent leurs kimonos pour le jour de l’an ou pour se rendre au temple, louent un chignon et une coiffe pour se marier, même si elles restent en blue-jean le reste de l’année. A quelques centaines de mètres du musée de l’Ukyio-è où, dans un silence religieux, on contemple les célèbres estampes d’Utamaro, se trouve le quartier d’ Haradjuku. Le dimanche, des milliers d’adolescents l’envahissent qui, autour d’un magnétophone Sony, dansent, vêtus des déguisements les plus invraisemblables. Il y a la section des « rockers », les cheveux huilés à la Gene Vincent, habillés de cuir noir comme Vince Taylor, qui se déchaînent au rythme de Platters. Des filles aux robes multicolores, au visage recouvert d’étoiles, dansent sur les Beach Boys ou Paul Anka, vous souriant quand vous les photographiez. Ces mêmes jeunes, dans quelques années, seront des employés modèles. Ils vivent cette explosion de créativité sans pour autant être des marginaux. Aucune violence. Des images seulement. Comme les Japonais ont emprunté le bouddhisme à l’Inde, les kanji à l’écriture chinoise, la sculpture bouddhiste à la Corée, la technologie à l’Occident, ils ont à cœur de s’approprier aussi ces chansons, de les transformer et de les conduire à un état de perfection qui leur appartient en propre.
Monde sans failles ? Non, aucunement. La tradition n’est pas morte, mais de nombreux intellectuels la trouvent pétrifiée. Les temples sont des musées. Les vieilles structures vacillent, même si la discipline, l’obéissance restent de mise. L’extrême gauche a disparu. L’extrême droite ennuie : dans leur camion avec l’étendard du Japon impérial, les manifestants vocifèrent sans retenir quiconque. Pourtant, on ne plaisante pas avec l’empereur, qui vit dans cet immense palais occupant le coeur de Tokyo et dont nul ne peut approcher. La politique intéresse peu le Japonais moyen. Et son rapport à la culture est ambigu. Sans doute les théâtres sont-ils toujours pleins.
Machines à sous, saké, revues pornographiques, voilà les soupapes
Au Kabuki, malgré le coût élevé des places, la salle est comble le dimanche matin. Souvenir de l’époque d’Edo, qui vit s’épanouir la bourgeoisie marchande, le Kabuki attire toujours par ses couleurs rutilantes, ses décors et ses maquillages. On le juge plus accessible que le théâtre Nô, d’origine religieuse, théâtre officiel des shoguns.
Mais on distribue à présent aux spectateurs du Kabuki des écouteurs qui permettent de suivre un commentaire de la pièce, car l’éthique en est devenue incompréhensible. Le Nô est entretenu religieusement. Et, en dépit de la beauté des masques, des costumes des personnages principaux, il déconcerte toujours la temporalité du spectateur occidental. « Et la déesse exécute ne gracieuse danse pour remercier le prêtre-guerrier… » explique un résumé de la pièce. Un acteur masqué tourne sur lui-même avec lenteur, pendant trois quarts d’heure, au son d’un tambour et d’onomatopées. Certains universitaires estiment que les japonais sont devenus incapables de comprendre leurs traditions, trop tentés de les délaisser au profit des modes occidentales, comme ces deux affiches juxtaposées dans le métro le symbolisent : une mariée en robe occidentale et une autre en style japonais. Précisons qu’acheter des meubles traditionnels japonais coûte plus cher que de vivre à l’occidentale. L’Amérique n’est pas loin. « Ce sont nos voisins, affirme un homme d’affaires. Nous ne sommes séparés que par un grand étang. »
Ce Japon hyperstructuré n’est pas une machine sans soupapes. En marchant dans les rues de Tokyo, on est frappé de voir, entre les temples bouddhistes et les gratte-ciel, un nombre impressionnant de cinémas pornographiques, de sex-shops qui attestent d’un incontestable caractère voyeur de la sexualité japonaise. Des hommes en costume et cravates feuillètent sans complexe des illustrés érotiques comme un cadre français lit l’Express ou l’Expansion. Ces mêmes hommes en chemise blanche et en cravate, on les retrouve le soir, ivres, dans la rue, riant et marchant en se tenant par le bras.
Après le travail, ils sont restés entre collègues à boire du saké et ils ne rentreront que vers deux heures du matin chez eux. Ce sont les mêmes que l’on retrouvera abaissant de manière obsessionnelle la manette du patchinko, machine à sous qui ne leur fait gagner au mieux qu’un kilo de billes d’acier qu’ils échangeront ensuite contre des cigarettes ou une tablette de chocolat. Les universitaires estiment que la tradition japonaise est en danger car elle n’a jamais été combattue. Or, affirment-ils, une tradition qu’on ne combat pas finit par se stériliser et par mourir. D’autres redoutent autant l’intrusion des mass média américanisées que le développement d’une société sans conflit. Ni très riches ni très pauvres, les Japonais produisent avec sérieux, intelligence et acharnement pour atteindre un niveau de vie que ne connurent jamais leurs parents ni leurs grands-parents paysans.
Peu de personnes sont aussi critiques à l’égard du Japon que les intellectuels japonais eux-mêmes. Ils sont aussi heureux de dialoguer en français, en anglais ou en allemand, de répondre aux questions que d’en poser. Beaucoup sont surpris de l’intérêt que l’Europe porte au Japon. Intérêt qui s’accompagne d’une admiration, parfois excessive, des productions culturelles et d’une hostilité systématique au niveau économique. Les intellectuels japonais demeurent perplexes en lisant nos magazines.
Abe Kobo et Robbe-Grillet
Ainsi, à les lire, Tokyo n’est que cette fourmilière humaine où des insectes minuscules s’entassent chaque jour dans des métros, vont vers le lieu d’aliénation dont ils tirent leur fierté. Le japon ne serait rien d’autre que cette image archaïsante des samouraïs et des cérémonies de thé, qui séduit dans le Kagemuscha de Kurosawa (qualifié irrévérencieusement par beaucoup d’intellectuels japonais de western-spaghetti à la japonaise) ou encore celle d’un monde qui ne sait produire que des sourires figés et des chaînes stéréo ? La France, demande par exemple Abé Kobo, auteur de plusieurs admirables romans traduits en français (1), dont la Femme des sables, va-t-elle s’intéresser à présent, sous un autre gouvernement, un peu lus aux cultures des autres pays ? Bien peu reconnaissent leur pays dans les fresques apocalyptiques qu’on en trace, leur culture dans ce monde déshumanisé que l’on évoque. Ils s’inquiètent certes de l’avenir de la culture japonaise, de la modernité, de l’expansion des classes moyennes, mais demandent aussi aux occidentaux de sortir leurs clichés.
« J’envoie des œufs à Robbe-Grillet »
A l’Université, explique le Pr Watanabé, deux courants principaux s’affrontent depuis le déclin de l’influence de Sartre : la philosophie anglo-saxonne et la métaphysique allemande. Les universitaires japonais se passionnent beaucoup pour Heidegger et la phénoménologie. Une seconde édition de l’Etre et le Temps, a été récemment publiée avec un remarquable appareil critique. Notons qu’il n’existe toujours pas une seule édition complète de ce texte en France. Un nombre important d’étudiants suivent des séminaires sur la métaphysique allemande, le courant phénoménologique, aussi intéressés par M. Merleau –Ponty que par P. Ricoeur. Quel étudiant de philosophie français aujourd’hui en France a lu Merleau-Ponty ? En déclin très net, l’intérêt pour la culture française demeure relativement important. Le Japon est même l’un des rares pays où, de nos jours, tant d’étudiants désirent apprendre notre langue. A l’Athénée de Tokyo, l’une des plus grandes écoles spécialisées dans l’enseignement du français un étudiant m’interroge sur l’évolution politique de la NRF de Jean Paulhan à Drieu la Rochelle. Il y a quelque chose de déconcertant dans cette érudition, dans cette capacité que les japonais ont de traverser les cultures les plus diverses et de s’en imprégner. A côté du théâtre traditionnel (Kabuki, Nô, Bunraku), du triomphe que connaît Ennosuké, l’acteur de kabuki, et les spectacles d’avant-garde qu’il faut voir dans des caves minuscules comme ce cabaret du Lotus, prend place un étonnant répertoire moderne ou classique. Un professeur d’université a fondé un théâtre et fait représenter aussi bien des pièces de Camus que de Jean Genet. A minuit passé, dans une espèce de hangar, un groupe d’étudiants acteurs répètent Bajazet, de Racine dans un décor intemporel, et une violence expressive typiquement japonaise.
La danse des ténèbres
Tokyo regorge de spectacles les plus insolites qui vont du pire au meilleur. Médiocres spectacles de nu à l’occidentale, mais aussi numéros de cabaret où une chanteuse interprète avec une perfection incroyable les chansons de Liza Minelli et de Marilyn Monroe. Dans une pièce minuscule, devant un écran de papier, se produit le danseur Murobushi avec sa si belle danse des ténèbres qui fait songer au Living Theater et à Grotowski. Le crâne rasé, le corps recouvert de poussière de charbon, il apparaît immobile dans ses vêtements en loques, personnification de la nuit, de la souffrance universelle et de la mort. Sa troupe, qui a rencontré auprès de la jeunesse et des intellectuels un très grand succès, se produira dans quelque temps au centre Pompidou. Il m’interroge sur la perception qu’en auront les Français. Que lui répondre ?
Les cinémas ignorent presque Oshima
Les créateurs japonais sont-ils influencés par les cultures étrangères ? Beaucoup d’écrivains n’en ont pas conscience. Abé Kobo reconnaît qu’il a été marqué par Kafka, Strindberg, Dostoïevski, les courants allemands des années 20. Mais il lui paraît absurde de parler de culture tchèque, russe, suédoise ou allemande. Il a le sentiment de s’être enrichi au contact des étrangers sans tenir compte des nationalités. Il refuse d’interpréter les allégories de ses romans, en laisse le soin au lecteur, selon sa culture. Il cherche à atteindre dans le temps, ce réalisme fantastique que Kafka atteint dans l’espace, et projette un livre écrit par Robbe-Grillet, auquel il fournira seulement des photographies. « Je lui envoie des œufs et il les accommodera à sa façon », ajoute-t-il en riant. Une pièce d’ Abé Kobo sera aussi montée à Paris prochainement. La plupart des écrivains n’ont guère le sentiment d’appartenir à une communauté. Ils respectent Mishima mais se perçoivent comme des univers isolés. La « littérature japonaise » comme entité leur semble mystérieuse. Beaucoup regrettent que leurs œuvres n’est le choix que d’être traduites en France dans la discontinuité : comme best-sellers assurés, ou comme documents pour japonologues. A quand, demandent-ils, une collection de littérature japonaise qui donnera un reflet exact de notre diversité, de notre sensibilité ?
Les universitaires se passionnent pour Heidegger
Nagisa Oshima est plus pessimiste. Il a connu son plus grand succès de scandale avec l’Empire des sens et avoue porter une réelle sympathie à son héroïne Abé Sada. Les bons films japonais, ceux qui ont soulevé tant d’enthousiasme à l’étranger, il faut les voir dans les cinémathèques. A quelques exceptions près, les cinémas de Tokyo ne donnent que es navets policiers ou érotiques. Et il faut bien reconnaître que, chez les jeunes, Les James Bond sont plus populaires que ls Contes de la lune vague après la pluie. Il est difficile de tourner aujourd’hui des films de grand style, du cinéma d’auteur, sans travailler parallèlement à des films de commerciaux. Y-a-t-il au Japon des films d’avant-garde ? Sans doute, affirme N. Oshima. Mais ils ne sont pas diffusés et les metteurs en scène se les projettent mutuellement en attendant un public, qui, pour l’instant, est de plus en plus constitué d’adolescents. N. Oshima craint le déferlement des classes moyennes et un désintérêt pour la culture. En attendant, il affirme que ses films sont destinés à donner, à cette même classe moyenne, de mauvais rêves.
Après Vienne, New York, Berlin et Paris, Tokyo ?
Aucun triomphalisme n’est de mise chez les intellectuels, les écrivains et les artistes que l’on rencontre à Tokyo ou à Kyoto. Ils se méfient du revers des succès économiques japonais et des conséquences culturelles du style de vie que ce changement implique. Critiques à l’égard du Japon, les créateurs s’interrogent sur le devenir d’une certaine culture traditionnelle. Pour certains, elle risque de disparaître sous le déferlement des modes étrangères ; pour d’autres, elle servira de rempart et sortira renforcée. Pour d’autres encore, de cette rencontre entre la tradition et la modernité surgira quelque chose d’imprévisible et de spécifiquement japonais, comme ce fut le cas jadis. Ce que les intellectuels japonais demandent aux Occidentaux, c’est d’arrêter de les considérer comme des machines à produire.
L’Europe et ses clichés
Ils doivent se rendre compte que cet essor économique a pour contre-partie la même frénésie de recherches artistiques et culturelles. « Jadis, affirme M. Otsuka, membre de la Fondation du Japon, les grands axes de la vie artistique et intellectuelle sont passés par Paris, Moscou, Berlin, New York ou Vienne. Nous espérons qu’il sera possible dans l’avenir d’y ajouter Tokyo. » Il justifie cet optimisme par plusieurs considérations : on ne peut aujourd’hui négliger le dialogue culturel avec l’Asie Le japon, tout en revendiquant la spécificité et l’ancienneté de sa tradition, est le pays d’Extrême –Orient le plus ouvert aux autres cultures. Par son dynamisme, la diversité des influences qui l’ont marqué, il peut devenir le creuset de nouveaux courants artistiques et de nouvelles sensibilités. Comment en douter ?
Jean-Michel PALMIER
(1) Romans de Abé Kobo traduits chez Stock : la Femme et les sables, le Visage d’un autre, le Plan déchiqueté, l’Homme-Boîte.
Abé Kôbô
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