Article paru dans le journal Le Monde du 25 février 1972
Ouvrage de Jean-François Bizot, à l’origine d’ »Actuel », nova press underground française.
» Si vous n’aimez pas les journaux qu’on vous donne, fabriquez les vous même et ne laissez personne parler en votre non« . Ce conseil qu’ Abbie Hoffman adresse aux jeunes américains explique la floraison des journaux « underground ». D’abord limités à quelques villes des Etats-Unis, ils déferlent à présent sur l’Europe. Cet assaut de la « nouvelle culture » contre le Vieux Monde ne cesse de croître malgré les mesures de répression qui frappent les diverses publications ( intimidations et menaces aux imprimeurs, saisies aux frontières, interdictions, procès pour obscénités,etc.)
Les journaux « underground » sont le lieux d’expression de tous les « freaks », les « monstres », ceux qui refusent la société, décident de vivre en marge et affirment de nouvelles valeurs : la liberté ressentie comme une exigence vitale, l’ érotisme, la fête, le goût du rêve et de la drogue. Dans leurs journaux, les « freaks » déclarent la guerre aux « média », ils entendent agresser chacun en faisant surgir des images taboues, refoulées, à travers des bandes dessinées d’un érotisme subversif, des poèmes entremêlés de filles nues, des photographies oniriques aux couleurs étranges, comme la musique des Pink Floyd, brisées et fondues comme les notes d’Hendrix. Tout cela dominé par un rire fracassant qui n’épargne aucune valeur morale, aucune institution. Cette « contre-culture » opère » un subtil travail de harcèlement, plus efficace que l’activisme gauchiste. et la réaction ne s’y est pas trompée qui, dans certains pays, s’en prend exclusivement à cette « free press ».
De New-York à Paris
Chaque « journal » naît de la prise en charge de la vie, de la réalité, du monde, au niveau d’une ville, d’un quartier, d’une rue, d’un lycée. Chaque style s’adapte aux formes particulières de répression, d’aliénation qu’il combat. L’histoire de ces journaux « underground », il faudrait la conter dans une ballade à la manière de Bob Dylan.
Avant de s’épanouir sur les chemins de l’Europe, ces journaux sont nés dans les rues des villes américaines, sur les campus. Cette contre-culture prolongeait en quelque sorte le long et beau poème de Ginsberg, Howl, interdit pour obscénité, et qui circula à des milliers d’exemplaires, de main en main. D’emblée, les journaux « underground » se sont affirmés comme fer de lance de la contestation politique, morale, sexuelle des jeunes Américains. Le premier journal « underground » américain fut sans doute The Realist, paru à New-York en juillet 1958, tiré à six cents exemplaires (et dix ans plus tard à cent mille). Mais le mouvement ne prit sa véritable ampleur qu’avec John Wilcock qui lança vers 1965 les premiers grands journaux de l’ »underground » : Los Angeles Free Press, East Village Other. Bientôt un syndicat de la « free press » s’organise, qui centralise les informations, récolte des annonces publicitaires et constitue des archives communes.
Le phénomène surprend, déconcerte tous les sociologues : les jeunes ne lisent bientôt que cette presse. Alors qu’en vingt ans près de deux cents journaux ont disparu aux Etats-Unis, quatre cents journaux « sauvages » les remplacent tirant à plus de cent mille exemplaires, lus par plus de cinq millions de jeunes. La naissance de chaque journal est incertaine, souvent elle est liée à la rencontre de quelques amis.
L’influence de Ginsberg
L’Angleterre entre très vite dans la course avec IT et OZ, puis la Hollande avec Suck et Aloha, l’Allemagne avec Pangg. A son tour, la France est atteinte par la « Nova Press« . En quelques mois apparaissent plusieurs dizaines de feuilles « underground« . A Strasbourg, c’est Vivre qui prend comme front de lutte la vie quotidienne., et encore Vroutsch, à Cherbourg, le Quetton, à Toulouse Crève salope, lancé par des lycéens ; c’est Astarté à Neuilly, les cahiers de l’Ile à Besançon, XYZ, périodique des objecteurs de conscience, et puis Pim, Pam, Poum, La Veuve joyeuse, le Pop, le Journal des transparents à Tours, le Canard sauvageà Poitiers, la Grande Gueule à Marseille, Création à Lille, la Fête révolutionnaireà Saint-Etienne, et à Paris le Parapluie, Zinc et Anathème (1).
Ces journaux qui naissent et meurent chaque jour s’élaborent dans l’ombre des lycées, des universités, des maisons de la culture, des lieux de travail, des librairies, des cafés. En France même, ils sont les héritiers du Cri du peuple de Jules Vallès et de la presse de mai 1968, de l’Enragé et surtout d’Action, né le 7 mai 1968, trois jours avant la nuit des barricades, qui a tiré à dix mille, puis vingt cinq mille et jusqu’à cent mille exemplaires sans aucune aide financière (phénomène sans pareil dans un pays où il faut un milliard pour lancer un quotidien), et qui se saborde le lendemain de l’élection de Georges Pompidou.
Par la suite, l’humour et les dessins iconoclastes de Hara-Kiri et de Charlie-Hebdo joueront un rôle important dans la naissance de la « free-press » française. On aimerait qu’elle soit aussi marquée par le surréalisme et par Rimbaud, mais il faut bien constater qu’en dehors de Parapluie, qui cultive un esthétisme « surréalisant »avec ses montagnes et ses références à Artaud, tous ces journaux ont subi surtout l’influence de Wolinski et des comics américains, de Ginsberg et de Jerry Rubin, l’auteur de Do It . (2)
Refusant de recourir aux organes traditionnels de distribution, les journaux « underground » ont créé une multitude de réseaux parallèles ou « souterrains » à travers les librairies sympathisantes, les groupes d’amis. Considérés comme subversifs par le gouvernement, ces journaux n’ont pas, non plus, les faveurs de la presse gauchiste. On leur pardonne difficilement de représenter la souris Mickey avec le visage de Lénine, de préférer les Rolling Stones à Trotsky et de considérer « Woodstock » comme plus important que la grande révolution culturelle prolétarienne chinoise. Que dire enfin des revendications de ces groupes (la liberté sexuelle notamment) face aux « manifestes » des organisations gauchistes, marquées par le « sérieux » ? De leur côté, les animateurs des journaux « underground » ne cachent pas la déception, l’ennui morose et corrosif qu’éveille en eux la presse gauchiste. Ils font une exception pour le « quinzomadaire » Tout, qui avait entrepris lui aussi une critique concrète de la vie quotidienne. Les journaux « sauvages » mènent l’offensive sur d’autres fronts que le gauchisme.
JEAN-MICHEL PALMIER
(1) voir Le Monde du 4-5 avril 1971
(2) Le Seuil
De nouvelles formes d’expression
Comment véhiculer ces images de la révolte et de la liberté, ces symboles d’une vie nouvelle, sans briser toutes les anciennes formes d’expression ? Quelles figures, quel style inventer ? la culture « underground » apparaît tout d’abord comme un grand kaléidoscope de couleurs, de cris, de mots, d’images. Ce style nouveau procède de la conception même des journaux : pas de directeur, mais un collectif d’animation, plus de lecteur séparé du journal, mais un lecteur qui fait son journal; plus de copyright, mais le droit absolu de tout reproduire; plus de censure ou d’autocensure, mais le droit de tout écrire, de tout dire, de tout montrer : ainsi voit-on , par exemple, des myriades de C.R.S. sortir du ventre de filles nues.
La presse « underground » fabrique la première grande prise de parole de la jeunesse. Chacun se raconte dans « son » journal, relate « sa » vie, décrit « ses » rêves sous forme de poèmes érotiques, de photos, de dessins, de montages. La « free-press » brise les formes traditionnelles de typographie, mélange les couleurs, les mots, les objets. Ce nouveau langage pour chanter un monde nouveau, un esprit nouveau, est aussi bien l’héritier de la poésie beatnik que du surréalisme. Rares sont ceux qui connaissent Breton, Péret ou Max Ernst, et pourtant ils inventent, pour dire leur refus, des collages analogues à ceux des poètes des années 20. Souvent ce sont les matériaux de la culture dominante qui sont repris et « détournés ». Ainsi Félix le Chat devient agent de la C.I.A., Batman se change en maoïste ou en Panthère noire. Les journaux « underground » offrent une floraison de bandes dessinées où les figures de l’actualité, de la politique, de la guerre apparaissent à travers des personnages grotesques, caricaturaux. De la Beat Generation, de Ginsberg en particulier, la presse « underground » a gardé le souci d’un langage très proche de la vie. Les « Freaks » utilisent le « slang », l’argot, la langue parlée dans le métro, les bistrots. Ils essaient par les télescopages, les mariages insolites, extravagants entre les mots, de retrouver la virginité d’un langage « pollué » par l’usage qui en est fait. » Quand une civilisation meurt, rien n’en réchappe, le langage est une des premières choses à foutre le camp », écrit Jerry Rubin, et il se demande comment on peut dire encore « je t’aime » à une fille après avoir entendu » C’est Schell que j’aime. » Le langage des « Freaks » a déclaré la guerre à la langue de la société unidimensionnelle décrite par Orwell dans « 1984″, comme la novlangue. L’essentiel, pour les « Freaks », est de jouer avec les mots : que les mots fassent l’amour, ainsi que le disaient les surréalistes. Il s’agit d’agresser le lecteur, le déconcerter à travers l’insolite, l’onirique, le fantastique. Les « Freaks » mêlent tous les genres. Ils redistribuent ainsi les cartes de l’idéologie et de la culture, en espérant redistribuer celles de la réalité.
J-M PALMIER.
Entretien : Qu’est-ce qu’un « Freak »?
Jean-Michel Palmier s’est entretenu avec les animateurs de « Vroutsch », « Anathhème » et « Zinc ».
Comment définir l »underground »?
C’est l’avant-garde plus la contre culture. La recherche d’une autre vie et une arme politique.
Qu’appelez-vous un « freak »?
C’est le type esseulé dans son coin, qui crève d’ennui et de tristesse, qui se drogue et qui a envie de faire autre chose. A Strasbourg, on voulait faire autre chose : un journal. Ce journal est devenu un lien entre tous les isolés, entre tous les « sauvages ». Les gens sont fermés, perdus, personne ne parle à personne. Nous, nous leur parlons de notre vie, de leur vie…
Quel est le rôle essentiel de cette « free-press » ?
Détruire les tabous. Affirmer l’importance du sexe dans la lutte pour le pouvoir. Il s’agit de combattre le pouvoir sous toutes ses formes. Il faut arriver à tout libérer d’abord, et puis on se débarrassera de la pornographie. Pour l’instant, il faut saturer de sexe les journaux, les bandes dessinées. Quand les gens cesseront d’être frustrés, quand ils feront l’amour en liberté, la pornographie disparaîtra. On aura peut-être alors de vrais contacts humains.
La « free-press » ne restera pas un phénomène esthétique, une avant-garde. Nous allons créer, à partir de nos journaux, des formes de vie différentes, des collectifs, des communautés.
Quel rôle a joué pour vous la pop’music ?
Elle a exprimé notre désespoir, notre révolte. Le rock, c’était important. Elvis, c’était un sauvage. Et puis, la pop’music a été récupérée, dans les festivals, les disques, les journaux commerciaux comme Mademoiselle Age tendre…Mais les « freaks » continuent à jouer de la guitare dans la rue. La chanson, c’est un lien entre tous les jeunes. Beaucoup d’entre nous sont venus à la « free-press » à partir de la musique.
Que pensez-vous du gauchisme ?
A quoi sert-il ? Ce n’est pas seulement la société, c’est l’esprit des gens qui s’est pourri. C’est lui qu’il faut changer. L’affrontement avec les flics, les C.R.S., les gendarmes mobiles, c’est perdu d’avance. C’est au niveau de l’individu qu’il faut agir.
Extraits
A propos des femmes
Il n’y a que la femme qui n’ait pas le droit de se promener seule la nuit, qui n’ait pas le droit de dénuder son torse quand il fait chaud, de dénuder ses jambes. Si elle le fait, elle change de personnage, elle n’a plus le même corps, le même visage, le même statut social, le même cerveau. Elle n’a pas le droit de penser, de crier, de se défendre quand on lui rit au nez, quand on l’aborde comme une putain, quand on la touche. On ne lui laisse le titre d’imposteur que quand elle dérange vraiment l’homme dans ses habitudes. Mais alors plus de recul, la loi la condamne, la culture, l’architecture, l’Etat, le sol, le ciel, les enfants, les autres femmes.
Son combat, elle doit le mener avec ruse en se privant d’amitié, de chaleur, car celle qui refuse l’illusion ne supporte rien de frelaté.
La mer est belle, mais je ne peux la regarder car je fais partie du paysage. C’est difficile d’être un paysage et d’être responsable de surcroît.
C’est dur de faire partie du pavé et des vitrines et de mettre un pied devant l’autre, de penser à soi.
C’est dur de faire partie du soleil, des feuilles et d’être la poubelle réceptacle de la culpabilité des hommes.
Ils ont la phobie du sperme, mais le vagin de la femme leur permet de se racheter en la méprisant, en mettant les putains au rang des choses immondes, faisant en sorte que leurs femmes, leurs filles oublient qu’elles ont un sexe et le fassent oublier.
« Je suis un ouvrier, elle est professeur, médecin, ingénieur, mais c’est une femme. Je ne puis l’oublier. Elle a un vagin et deux pieds, mais pas de cerveau. Quand je regarde ses jambes dans le métro, elle n’est qu’une plaie sous le couteau qui jouit. Je me purifie. Elle a la lèpre au-dedans et son activité créatrice n’est qu’une immense copulation. »
Parapluie n°1
» Sur les espaces interdits… »
Pour quarante personnes et plus, paradis assuré des plus grands effets au réveil dans la moiteur morose du midi grillagé, les enfants ont des ailes à leur sourire, guignol, guignol, alors on a été sage ?
Oh! oui guignol
Vous êtes assis en douce sur les espaces interdits, les seuls libres, une vague odeur d’herbe flotte autour de vous sous la pinède rare du Japon.
On n’applaudit pas, camarade, au matin la révolution dans vos souliers double vie fantôme courant pour attraper le ballon jouant sur la pelouse odeur de menthe pistolet dans la main convulsion peur de l’arbre qui s’agite.
la vision se précise, devient masque peur sur le mur, ombres d’ailes volutes
alentour vire au normal secoué
étiré, distendu en fibres cédent claquement hôpital sombre au bruit des sirènes rouge et noir alternativement toutes les mains ont des bombes fleurs mauves respirent enlacements rires dans la rue, sourires pour le vin voyage dans un car prison
internationale
rouge, mais quelle lueur trouant le décor d’arbres noyant la prairie pure de cette couleur l’ombre au bosquet les voix feuilles jaunes tiges vertes grains argentés, tige verte fleurs violettes argentées ombre naissante au pied des masques d’arbres, chemins qui s’enfoncent sous la terre les nuages
fugace battre sans cesse pétrir sépare droite syncope
on a droit au calme, mais le sourire renvoie
contact fissure aveuglante
l’écriture disparaît un jour plein de soleil image un jour (…)
Alain Vignier * Tiré du Parapluie n° 2
LA REVUE UNDERGROUND QUETTON EXISTE DEPUIS JUIN 1967…..
En 1967 le Général Dégueule (comme le dirait Michel Embareck) était le PDG de
la Maison France. Déjà l’hexagone était triste, peu généreux, et… sans passions. Seulement préoccupé par un sot désir de jouer dans la cour des « grands » avec l’Ureusseusseu (Capitale Moche-Coup) et les Etats Punis (Capitale Ouah-Chine-Tonne).
En ces temps lointains l’expression « être branché » pouvait signifier que chez vous, en plus de l’eau courante, il y avait aussi le gaz et, pardi… l’électricité ! La presse –avec de la fuite dans les idées- était triste, morne, casse burnes, et aussi grise que le papier sur laquelle elle s’imprimait. Brigitte Bardot fréquentait d’autres animaux que les fachos et les chiens.
A Londres le PINK FLOYD du Sieur Syd Barrett créait l’événement, tandis que Gène Vincent rockait partout où l’on voulait encore l’entendre. Ici, en f’RANCE, des anarchistes aimaient un certain Léo Férré et les revues de rock étaient des sortes de fanzines bunkers produites par des clans pour ces clans. Les admirateurs de Buddy Holly, Eddie Cochran, Jerry Lee Lewis, Gène Vincent, Little Richard, Bo Diddley ou Chuck Berry n’appréciaient guère ceux des kinks ou des Beatles, Rolling Stones, Pretty Things, Who, Yardbirds, Small Faces, Animals, Hollies, Manfred Mann…
C’est dans cette ambiance que QUETTON fut créé, le 12 Juin 1967, histoire d’amuser les rockers et de contraindre les anarchistes à s’adonner à une rigolade stupide et contagieuse. Vaste, très vaste travail ! Mais qu’importait ce boulot, QUETTON venait de naître, et non de Dieu, la plaisanterie allait durer… un sacré foutu bout de temps bordel de mairde.
Quoi d’autre en 67 ? Trois fois rien ! Copiant QUETTON, ROLLING STONE MAGAZINE sortait son premier numéro. Mohamed Ali perdait son titre de Champion du Monde de Boxe pour refus d’aller se battre au Viet-Nam. Le Ché se faisait assassiner. Le Pro-fesseur Banard se tapait la première greffe cardiaque de l’histoire de la médecine. Et Otis Redding mourrait dans un accident de navion.
Grosso modo, au même moment que QUETTON, la presse underground avait montré son nez ici ou là; I.T. sévissait en Grande Bretagne, OZ en Hollande, L’OEUF en Suisse.
La machine était en route, le mouvement underground était né. Bientôt des centaines de titres existeraient -rien qu’en France-, parmi les meilleurs des meilleurs, on saluera post mortem, THE STAR SCREWER, HOJALDRISTA, PIEDS NICKELES SUPERSTARS, ACTUAL HEBDO, LE PARAPLUIE, etc… Sur un rayon parallèle, mais sur une étagère autrement financée, ou trouvait aussi, ZINC, ACTUEL, FLUIDE GLACIAL, L’ECHO DES SAVANNES, HARA KIRI HEBDO (futur CHARLIE HEBDO) et d’autres…
Puis, à l’orée des années 70, la Presse Underground, ou Free Press, ou encore Nova Press, engendrera la Contre Presse. Celle-ci, déjà éloignée des délires des titres déjà cités, produira généralement des sortes de canards enchainés départementaux.
Plus tard, (en 76) parallélement à QUETTON notre équipe créera ainsi L’ENVERS DE LA MANCHE, qui par LIBERATION, CHARLIE HEBDO et même LE CANARD ENCHAINE, sera -aux côtés de l’hérétique QUETTON- classé parmi les tous meilleurs titres de la… nouvelle presse hexagonale.
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